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Le contrôle inhibiteur : cette compétence plus significative que le QI

par Laetitia   |   01/11/2024   |   Nb de lectures : 7   |   Commentaires : Pas de commentaire

Qu’est-ce que c’est ?

Parmi les cinq grands principes de la technique Alexander, il y a un principe très puissant que F.M. Alexander a découvert de façon empirique mais qui est maintenant étudié avec beaucoup d’attention par les neuroscientifiques. C’est un outil que le cerveau utilise de façon autonome lors des tous premiers apprentissages (marcher, attraper, etc.). Il s’agit d’une compétence qui se développe ou diminue avec le temps.

Les neuroscientifiques, éducateurs et pédopsychiatres affirment pourtant que les enfants qui détiennent cette compétence gèrent mieux leurs émotions, réussissent mieux dans leur vie professionnelle et seraient plus heureux à l’âge adulte. Il semble que cette compétence soit même plus significative que le fameux QI.

De nombreux pédagogues et spécialistes des sciences cognitives et affectives y font référence dans leurs ouvrages (Olivier Houdé, Catherine Geguen, Céline Alvarez, John Dewey, etc.). Elle est d’ailleurs utilisée sans la nommer en pédagogie Dalcroze et en communication non violente (CNV).

Le terme scientifique de cette compétence est : « le contrôle inhibiteur » ou inhibition (attention ceci n’a rien à voir avec l’inhibition Freudienne!!!). En technique Alexander, il est omniprésent dans notre travail et nous apprenons à nous en servir de façon consciente et quasi systématique tel un entrainement.

Lors du premier projet EVE (EVE 1) de la Philharmonie de Paris, dans un souci de simplification pour les enfants, nous l’avons appelé : « LE STOP » puis “LE SCAN” (EVE 2).

En effet, le contrôle inhibiteur correspond à cette capacité à ne pas répondre immédiatement, de façon impulsive, inapproprié (ou habituelle) à un stimulus. Il s’agit de s’accorder une pause entre le stimulus et la réponse.

Il s’agit par exemple, du temps de latence entre la question et la réponse lors du jeu : « ni oui, ni non ». Ce temps est nécessaire pour éviter de répondre de façon habituelle par les mots interdits et ainsi se laisser la possibilité de répondre d’une autre manière (plus appropriée). C’est aussi la capacité de « lever le doigt » en classe plutôt que de répondre impulsivement à la réponse du professeur. On retrouve cette compétence dans d’autres activités allant de la plus simple à la plus complexe (jeu d’échec, « 1,2,3 : soleil », “Jacques à dit”, etc.)

Quel est l’intérêt d’apprendre à utiliser cette compétence ? 

Lors d’une séance individuelle de technique Alexander, nous utilisons le contrôle inhibiteur pour briser la force de l’habitude et ainsi retrouver un fonctionnement corporel naturel et un meilleur équilibre postural. Il devient ensuite un moyen concret pour utiliser tous les outils de la technique avant ou pendant la réponse à un stimulus quel qu’il soit (effectuer un mouvement, chanter, parler en public, jouer d’un instrument, faire la vaisselle, courir, répondre à un interlocuteur compliqué…).

En technique Alexander, le contrôle inhibiteur nous donne la possibilité de nous mettre dans les meilleures conditions physiques, mentales, cognitives et émotionnelles pour réaliser une action .

Viktor Frankl, ce psychiatre et neurologue, père de la logotherapie définira cette compétence de la manière suivante :

“Entre le stimulus et la réponse, il y a un espace.
Dans cet espace est notre pouvoir de choisir notre réponse.
Dans notre réponse résident notre croissance et notre liberté.”

Autrement dit, il s’agit de l’espace que l’on se donne pour créer un dialogue entre soi-même et son corps. C’est un instant (parfois très court) qui permet de revenir à soi. Avec de l’entrainement, il est possible de créer cet espace et d’être en relation avec soi-même tout en réalisant une action.

Livres conseillés :

  • « Cerveau et Emotions à l’adolescence » de Ellen Bales
  • « Apprendre à résister » Olivier Houdet
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