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La technique Alexander: le bien-être et la performance au travail

par Laetitia   |   21/05/2018   |   Nb de lectures : 270   |   Commentaires : Pas de commentaire

Voici l’extrait d’un article que j’ai rédigé avec Cassandre Chelles pour le site de l’APTA (Association Française de Technique Alexander) dans le cadre de la journée de la Santé au travail.

La technique Alexander est de plus en plus sollicitée dans les entreprises comme chez les particuliers pour remédier à certains malaises devenus enjeux majeurs de santé publique : stress, lombalgie, burn-out. Méthode de rééducation posturale à effet immédiat dans tous les gestes du quotidien, c’est peut-être « la » solution globale à tous ces maux. Elle pourrait jouer un rôle préventif conséquent en entreprise.

Plus qu’un phénomène de mode, le bien-être au travail devient un phénomène de société, une priorité à gérer. A l’heure où la recherche de la performance est permanente, les conséquences des accidents du travail et des maladies professionnelles sont souvent douloureuses voire dramatiques pour le salarié, l’entrepreneur ou l’entreprise. Stress, burn-out, troubles musculo-squelettiques (TMS), douleurs chroniques sont synonymes de mal-être, d’absentéisme, de baisse de performance et finalement de pertes financières.

Le Bien-être au travail : un enjeu stratégique pour les grandes entreprises

Le stress serait à l’origine de 50 à 60 % de l’ensemble des journées de travail perdues en Europe (1). Il a coûté 2 à 3 milliards d’euros à la France en 2007(2). Un coût social qui comprend les dépenses de soins, celles liées à l’absentéisme, aux cessations d’activité et aux décès prématurés.

Le mal de dos, enjeu majeur de notre société, impacte lui aussi les entreprises: 43% des français en souffrent dans leur travail (3). D’après la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés, la lombalgie est la première cause d’invalidité avant 45 ans en France. Le mal de dos coûte 2,7 milliards d’euros à la collectivité et représente la deuxième cause de consultation chez un médecin généraliste. Causes identifiées : mauvaise posture, travail prolongé en position assise, environnement de travail non adapté. Une étude (3) réalisée auprès d’un échantillon de 1 037 actifs travaillant dans un bureau a révélé que les personnes interrogées passent en moyenne 6,7 heures par jour en position assise et 76% d’entre eux déclarent avoir mal au dos.

Deux exemples via lesquels il est donc facile de comprendre l’urgence de trouver des solutions, tant pour le salarié que pour l’entreprise, car le bien-être au travail est désormais reconnu comme un facteur de productivité et de performance. Si des solutions sont apportées, elles ne sont pas complètement efficaces et traitent plutôt les conséquences que les causes profondes.

(1) d’après une enquête faite en 1999, par l’agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au Travail, dans 15 États membres

(2) étude de l’Institut National de la Recherche et de la sécurité (INRS, 2007) 

(3) étude récente de la Boutique du Dos

L’accumulation des contraintes est liée à nos modes de vie

Peu d’entre nous échappent à la sédentarité, aux contraintes ergonomiques défavorables (position assise ou station debout prolongée), à la pression des objectifs à atteindre, au flux continu d’information sur les réseaux sociaux, aux lieux publics bondés, à l’accélération générale de notre rythme de vie. Sans capacité à faire une pause, notre organisme se met en état de stress tant physique que mental ce qui génère douleurs chroniques, TMS, tension nerveuse et musculaire, parfois une grande  fatigue voire un burn-out.

« Ce ne sont pas les événements qui affectent les hommes mais l’interprétation que les hommes ont de cet événement » (Épictète)

Face à cette accumulation de contraintes, comment reprendre le contrôle ?

Faut-il régler chaque source de malaise séparément ou existe-t-il une solution globale ?

S’il est difficile de changer la société dans laquelle nous vivons, il est en revanche tout à fait possible de modifier ses réactions face à tous ces stimuli contraignants voire néfastes. La Technique Alexander offre un regard différent sur la manière de gérer ces tensions physiques et mentales. Par la perception globale de nos dysfonctionnements, elle offre un ré-ajustage optimum de nos capacités.

Une solution globale de bien-être, pour un usage quotidien et immédiat

La Technique Alexander s’intéresse à nos réactions au travers de notre posture

Car si nos réactions agissent sur notre posture, il est important de prendre conscience que notre posture agit aussi sur nos réactions, et donc sur notre vie en général. L’attitude (autrement appelée la posture) s’exprime tant physiquement que mentalement. Elle définit la perception que se fait notre esprit d’un stimulus : un objet (ordinateur, chaise, instrument de musique), une personne (le manager, le collègue, le client, le public), un objectif (un dossier, un chiffre à atteindre, une balle à attraper), un mouvement (se lever, s’asseoir, marcher, danser, etc), une pensée, une émotion, etc. C’est notre manière de réagir à ce qui nous entoure (nos réactions) qui déclenche les symptômes de malaise (maux de dos, tensions, stress, burn-out…).

« En moins d’une heure, j’ai atteint un état de détente et une sensation d’espace intérieur, notamment au niveau de la cage thoracique, que je n’obtenais auparavant que lors de mes randonnées en montagne ». (Anne-Sophie, chargée de mission)

Comme il n’est pas toujours possible de changer l’environnement physique dans lequel l’homme évolue ni les contraintes mentales auxquelles il est confronté, il devient intéressant de pouvoir changer d’attitude : la façon d’appréhender les choses et de réagir à ces contraintes.

La technique Alexander est une rééducation

« La Technique opère non seulement au niveau corporel, dans notre manière de faire et de vivre avec notre corps, mais aussi dans la relation à autrui, car elle nous aide à être plus présent, plus conscient de notre environnement ». (François, bibliothécaire)

La technique Alexander est une technique, c’est-à-dire à la fois une rééducation (par son travail sur la posture au sens large) et un enseignement. Elle dote d’outils concrets, utilisables au quotidien et à long terme, pour réagir à un stimulus avec moins de tensions (musculaires et nerveuses). Et quel que soit le stimulus. En changeant d’attitude, on retrouve un fonctionnement physique et mental optimal.

« Ce qu’il y a de merveilleux dans la Technique, c’est qu’on sent à quel point elle peut nous libérer, nous rendre plus léger, faire en sorte que nos mouvements retrouvent une aisance et une facilité qu’on ne soupçonnait plus ». (François, bibliothécaire)

La rééducation posturale permet de répondre à une contrainte (physique ou mentale) de façon juste, adaptée.

La technique Alexander est un outil au quotidien

Audelà des bénéfices évidents à travailler son attitude dans la sphère professionnelle pour éviter stress, frictions ou burn-out, l’usage de la technique est immédiat dans tous les gestes du quotidien : s’asseoir, se lever, porter, attendre, avancer etc.

« Depuis toujours, je m’entendais dire inlassablement « tiens-toi droite, tu te tiens mal, tu es voûtée » mais à aucun moment on ne me donnait  « l’outil » pour me tenir correctement… Cela fut une révélation : enfin une Technique qui avait du sens avec des effets bénéfiques physiques rapides.

Mon corps se redessinait peu à peu, ma posture était différente, plus aérienne. Surtout je respirais, libérée des tensions et des émotions…. je redevenais ce tout petit enfant que j’avais été auparavant ». (Murielle, comptable)

La technique Alexander est un moyen pour préserver son intégrité physique et mentale et s’adapter aux contraintes quelles qu’elles soient. «Notre vie réactionnelle est le terrain de jeu de la Technique Alexander […] » explique Catherine de Chevilly dans La Technique Alexander paru récemment aux Edition Eyrolles.

L’apport de cet outil santé dans le monde du travail

Le maillon fort ?

La Technique Alexander pourrait bien être le maillon fort entre le traitement des symptômes (massage, arrêt de travail, médicaments, etc.) et les actions menées par les entreprises pour traiter les causes (aménagement du temps de travail, matériel ergonomique, activités zen, etc.). Selon le baromètre 2017 de l’Observatoire Entreprise et Santé, 89% des dirigeants pensent que c’est à l’entreprise de s’occuper de la santé des salariés. D’ailleurs 60 % des collaborateurs se disent également plus motivés au travail quand l’employeur prend en considération le bien-être physique et mental au bureau (4).

Par sa capacité à s’appliquer en toutes circonstances, dans l’instant et de façon autonome, la pratique de la technique Alexander peut s’apparenter à une compétence transversale. Car il est question d’un savoir-faire qui réapprend à mieux être.

« La Technique Alexander m’a aidée, tout en douceur, à remonter la pente après un burn-out. Alors que je chutais facilement et sans raison, j’ai retrouvé mon ancrage physique. Alors que j’avais tendance à marcher les épaules fermées, j’ai maintenant une posture droite naturelle. La douceur des mouvements m’a permis de contacter la profondeur dans mon corps, et de retrouver un début d’équilibre psychique. Tout cela s’est intégré progressivement dans mon quotidien. J’ai suivi cette méthode pendant un an ».(Isabelle, formatrice)

Allier bien-être et performance, c’est possible !

« J’ai pu poursuivre un travail de fond, discret et continu, qui m’a permis de reprendre mes fonctions dans une posture bien plus ajustée, avec moins de stress et de fatigue. Mes performances dans tous les domaines se sont améliorées, ma qualité de vie également ! Et ce n’est pas terminé… » (Anne-Sophie, chargée de mission)

La Technique Alexander est davantage connue dans le monde artistique où elle rencontre un réel succès auprès des musiciens, chanteurs, acteurs et danseurs. En prévention des risques, elle a également toute sa place auprès des sportifs professionnels.

En se rapprochant du potentiel physique optimal, la Technique Alexander permet de s’approcher du potentiel mental, autrement dit d’optimiser les performances.

La Technique Alexander ou le body-mindfulness au travail.

Finalement, la Technique Alexander n’est rien d’autre qu’une forme de pleine conscience corporelle (body mindfulness). Elle travaille l’attention juste, la conscience vigilante des tensions musculaires, de nos pensées, nos actions…

« On apprend à en faire moins ! Alors qu’on pense toujours devoir en rajouter- en force, en effort- dans nos mouvements, surtout quand la fatigue s’en mêle, il est en fait bien plus facile de se mouvoir quand on en fait moins! Et, en tout cas, autrement …». (François, bibliothécaire)

 

On gagne en qualité d’attention, d’exécution, de présence, de résultats. La Technique Alexander est un « outil » concret et clef-en-main pour se défaire des tensions qui empoisonnent le corps et l’esprit, pour éviter les douleurs et les blessures qui stoppent net l’activité professionnelle, pour apaiser le système nerveux surchargé par des stimuli incessants.

Elle est un moyen rapide de se recentrer, de revenir à l’instant présent en trouvant une posture adaptée – tant physiquement que mentalement – et ce, de façon immédiate.

(4) L’observatoire Entreprise et Santé mesure depuis 2014 l’opinion des salariés et des dirigeants sur l’engagement de l’entreprise en matière de santé.

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